Fin Nosy Be, Ambilobe, Diego, Tana: Mada suite et fin ! (28 mars - 14 avril)
J’ai quitté Nosy Be lundi 28 mars pour rejoindre la « Grande Terre » sur une petite embarcation, avant de prendre un taxi brousse pour me rendre à Ambilobe.
Aurevoir Nosy Be
Une chaleur écrasante, sèche cette-fois, bcp de poussière, des poules, des chèvres, plus aucun Vazaha.
Le directeur puis l’équipe du second parc, Parc national terrestre de l’Ankarana, m’accueillent. Je présente ma mission. Je reste deux jrs dans cette petite ville à la chaleur écrasante, je pense que certains de ses habitants n’ont jamais vu de Blanche de leur vie.
Notre ami le zéb !
Puis départ pour la brousse, ¾ d’h en 4x4 pour rejoindre l’entrée du Parc. Je découvre là où je vais passer 5 semaines pour être au coeur de l'information pour mon évaluation : une petite case, un lit fait de planches de bois, une moustiquaire (ah quand même !) et c’est tout. Moi, seule face aux scorpions !
Je fais un peu la connaissance de l’équipe terrain et de la famille qui va m’accueillir, mais suis rapidement prise de très fortes douleurs aux yeux, à ne plus pouvoir bouger, ni les yeux ni la tête. Le soir, je fais la connaissance de touristes visiteurs du parc, des Réunionnais et des Espagnols, à Mada plus pour de la rando et qui ont tendance à fuir Nosy Be (!), 1e rencontre ac des gens sympa ac qui discuter !
Mais mes symptômes m’empêchent de poursuivre la soirée. La nuit dans ma case, je suis prise de fièvre, frissons, sueurs froides puis chaudes, maux de tête à se frapper la tête contre les murs, et toujours, ces douleurs oculaires.
Le lendemain, je décide de retourner à Ambilobe en taxi brousse pour voir un médecin. En chemin et pr changer, panne ! Le chauffeur part à vélo chercher de l’essence. Fiévreuse, afin de consulter au plus vite un docteur, j’arrête deux, trois taxis brousse pour rejoindre plus rapidement la ville. Mais les Malgaches du premier taxi be m’en empêchent. Atterrée, affligée et malade, je comprends que parce que je n’ai pas donné d’argent au premier chauffeur, ils ne me laisseront pas partir. Je pleure, la fièvre surement, l’amertume peut-être, de la colère un peu aussi.
Enfin, Ambilobe. Je me rends à la « pharmacie » pour trouver un médecin, on m’indique un dispensaire. J’attends dans une salle avec des dizaines de femmes tenant des enfants pour les faire vacciner, une petite fille a des lésions sur la lèvre, un panneau m’indique qu’il peut s’agir de la lèpre. Elles ne parlent pas français. Enfin, c’est mon tour, test de la goutte épaisse, je dois attendre 4h mais avec cette fièvre et par 40°C à l’ombre, impossible. Je retourne dans le premier hôtel, demande un lit. Retour au dispensaire, le médecin m’apprend que le résultat du palu est positif, couverte par mon traitement préventif, je n’arrive pas à le croire. Je suis mise sous quinine.
Depuis mon arrivée, le distributeur de billet est en panne, je n’ai plus d’argent. Je laisse une photocopie de mon passeport au médecin, il l’accepte en pensant qu’il s’agit de mon vrai passeport je crois. Le directeur du parc me rejoint, ici, « tout le monde fait son palu, on en a pour 10 jrs… ». Retour en brousse. Case. Fièvre. Douleurs.
Par moi-même, j’ai eu la force de faire mon sac et avais décidé de venir me reposer à Ambilobe dès le jour suivant. Mais le siège m’a demandé de rentrer directement sur Tana. 4x4 jusqu’à la pointe nord de Madagascar afin de rejoindre Diego, une ville qui semble une peu plus agréable que Tana. Air Madagascar repousse son vol de 24h, heureusement, les Espagnols de la veille s’apprêtaient à prendre le même avion, ils m’aideront jusqu’au vrai départ.
Arrivée à Tana, belle lumière, après la brousse, et parce que la saison des pluies est finie, la ville me parait plus belle, disons moins chaotique.
Enfin, presque...!
Je consulte un médecin de l’ambassade qui pense davantage au chikungunya ou à la dengue. Malheureusement, c’est le we, se rendre ds les hôpitaux malgaches m’est déconseillé, je dois attendre de faire des analyses le lundi. Je retourne dans le même hôtel qu’au début, mais victime de son succès, l’accueil n’est vraiment pas familial. Seule, je dois faire face aux crises. Une femme de chambre me massera pendant l'une d’elles, elle a les gestes exacts, doit avoir connu cette douleur pour l’un des siens.
Mais la maladie est « cyclique ». Descendue déjeuner dans le jardin, je demande de l’aide à la table d’à côté parce que trop faible pour remonter seule. C’est à partir de là, qu’un gentil M. allemand, chercheur de lémuriens m’apportera à boire et à manger. Après trois (longs) jours, le rapatriement est lancé.
Taxi jusqu’à l’aéroport, déplacements en chaise roulante, attente de 4h, (Air Madagascar ne trouvant pas où éteindre le clignotant de l’avion !), vol direct Tana-Marseille en classe affaires, puis taxi jusqu’à Carqueiranne.
Merci à vous tous d’avoir, pendant ces deux mois, suivi mes impressions, mon regard, ma colère...